dimanche 15 mai 2011

CYBORGS DANS LA BRUME

Cyborgs dans la brume, Vidéo (DVD / vidéo HD), couleur, sonore, 56 minutes
Carte tirage couleur 110 / 220 cm.
Installation sonore in situ autour de la gare de Saint-Denis
Synesthésie à Saint-Denis, pendant l'exposition LMQTP du 20 mai au 16 juillet 2011.
Vernissage le 19 mai à partir de 18h30.


TERRITOIRE EN POUDRE

Qui y a-t-il de commun entre l’invention du béton aggloméré, les usines de fabrique de colle forte à partir d’os et de farine animal, les Data Centers, les cultes post-évangéliste et le laboratoire pour sauver l’homme de son obsolescence LOPH ?

Tous avoisinent la désormais très célèbre villa Coignet rue Charles Michel à Saint-Denis.

L’installation à Synesthésie se prolonge dans le territoire à partir d’un dispositif audio géolocalisé pour terminaux mobiles et présentera le laboratoire de recherche LOPH et ses propositions utopiques pour lutter contre l’obsolescence de l’homme dans la première maison en béton, devenue propriété du site industriel d’une grande multinationale de farine animale.

La recherche de LOPH pour sauver l’humanité se compose dans un territoire qui produit des formes de dissémination en poudre de béton, poudre alimentaire, poudre spirituelle et poudre de données numériques, là où territoire industriel et territoire du virtuel fusionnent
 



LABORATOIRE LOPH

Nous vous invitons à une exploration de quelques lieux choisis de l’ouest de Saint-Denis, dans un territoire autrefois industriel, puis en délitement, résiduel, qui sera bientôt l’objet d’une reconversion urbaine. Dans son état actuel de latence, il se voit investi pour des usages incarnant l’Umwelt de l’homme contemporain: un data center, la première maison en béton armé du monde, des espaces résiduels squattés, une usine de farine animale, un immeuble occupé par des églises évangélistes…
De nombreuses entreprises autour du quartier de la gare sont tout à la fois déconnectées du lieu physique et d’une certaine manière de penser l’être humain: entreprises dédiées au stockage de données immatérielles avec des data centers, au stockage des objets et de l’alimentation avec les usines de farine et de graisse animale. La notion de travail bascule progressivement dans le domaine du virtuel, voire de sa disparition en tant que système économique. Le travail devient gestion, automatisation et optimisation d’un système de rendement permettant de produire sans faire appel à une main d’œuvre humaine, de transformer la production pour qu'elle se passe de l’être humain. Parallèlement, ce territoire est également un lieu d'exclusion, de chômage, où l'homme peine à trouver sa place. Saint-Denis devient un symptôme de ce qu’il se passe dans de nombreuses périphéries des capitales du monde entier.
C’est dans ce contexte, d’un lieu de main d’œuvre potentielle et de vacance potentielle, que nous implantons un laboratoire de recherche utopique LOPH ("Lutte contre l'Obsolescence Programmée de l'Homme"). Le laboratoire a pour but d'imaginer et d'expérimenter des solutions pour l’homme après l’homme et pour la survie de l'homme lorsque s'achève la période de la domination de l’homme sur la planète.
Des penseurs aussi divers que Günther Anders, Jacques Ellul, Theodore Kaczynski ou Ray Kurzweil annoncent l’obsolescence de l’homme, l’exclusion croissante de l’homme du monde qu’il a créé, le futur de l’humanité sans l’homme. Cette hypothèse mérite d’être prise au sérieux pour poser la question du rapport de l’homme a sa technologie. Prenant acte du développement inéluctable de la robotique et des formes artificielles d’intelligence, le laboratoire LOPH expérimente les moyens d’adapter l’homme pour qu’il soit en mesure de lutter contre son obsolescence programmée. La menace est sérieuse, il est donc essentiel d’anticiper les scénarios catastrophe avec sérieux. Il est temps aujourd’hui de chercher d’autres pistes, d’imaginer une société, dans laquelle l’homme ne serait pas uniquement inutile. Il y a urgence à inventer et à questionner de nouveaux modes d’être pour l’homme, imaginer et construire une société d’après le posthumain.
Pour cette raison, les meilleurs universitaires sont mis à contribution, ainsi que les auteurs de science-fiction et les formes balbutiantes d’intelligence artificielle, tant qu’elles sont encore disposées à servir l’homme. Il faut avant tout gagner du temps, retarder l’échéance. Comment programmer ce retournement dans la logique évolutive de l’espèce? Comment s’adapter à ce nouveau milieu sans trop de violence? Comment redevenir animal? Et quel animal devenir? Comment éviter le retour à la barbarie? L’homme peut choisir de se reprogrammer comme il le souhaite. Quelle morale inventer pour le futur homme?
L’ensemble du lieu est parasité par des architectures de faux rochers, dans lesquelles s’installe les laboratoires de recherche utopique. Les hypothèses sont testées à échelle 1. Les meilleures théories sont testées à grandeur nature par des essais dans le territoire, des prototypes, etc. LOPH hérite du concept de recherche-action, hérité de Kurt Lewin, et des principes de l’université expérimentale de Vincennes. Des scientifiques expérimentent avec de petits groupes la mise en oeuvre d’une économie de la pauvreté, une économie dite du minimum basée sur la notion de plaisir et non de contrainte et d’obligation.
L’idée générale du laboratoire est d’augmenter l’homme, non pas par des machines et des artifices intelligents, mais par l’augmentation de ses propres capacités, individuelles ou collectives. Augmenter les capacités naturelles du cerveau. Augmenter les capacités de collaboration. Cela se fera par la réinvention de l’humain. On peut considérer que l’humanité a développé une certaine « tradition » à se nier elle-même, à exploiter certains de ses membres, à s’aliéner… Ce mépris de l’humanité pour l’humain pouvait éventuellement présenter un avantage lorsqu’il s’agissait d’organiser de larges groupes de population dans des conditions difficiles et technologiquement peu évoluées. Il était peut-être nécessaire, alors, de considérer l’homme comme une machine dont on se sert pour le bien général. Aujourd’hui, cette vision paraît complètement obsolète et dangereuse pour l'homme, cependant elle subsiste dans la société avancée actuelle, ce qui représente un suicide de masse. Le monde que l’homme a créé fonctionnera toujours, avec ou sans l’homme. Il possède une force suffisante. Le projet général de l’humanité a réussi au-delà de toute espérance. Justement: il faut veiller à ne pas aller au-delà. Il est temps aujourd’hui de réinventer l’humain.
 

GENERIQUE

Réalisation, Scénario, Montage 
Gwenola Wagon et Stéphane Degoutin

Avec la voix de
Stéphane Piveteau

Chef opérateur
Marianne Tardieu

Programmation
Nicolas Maisonneuve

Avec
Pasteur Lionel Charles
Laetitia Giorgino
Nicolas Maisonneuve
Nathalie Matter
François Muzard
Pasteur Philippe Ndjoli
Michael Wiss
The Singularity University
Saria Industrie

Musique
Extrait de "Feuillets d'Hypnos" composé par Patrick Fradet
interprété par l'Orkestronica :
Patrick Fradet (composition/dir./Laptop),
Sandra Toumson, Marine Gestin (voix/FX),
Sandra Ellama (flûte/piccolo),Bérénice Riollet (flûtes), Nelly Meunier (clarinette), Philippe Razol (Ewi/sax. Sop./FX), Florence Kraus (sax. alto), Arnaud Franceschini (sax. ténor), Geoffroy Wagon (trombone),
Daniel Palomo (Laptop/Ewi/sax. baryton), Nicolas Robache (Laptop/clavier),Grégoire Terrier (Laptop/Objet), Robin Gallet (guitare/FX),Cyril Roger (basse/Laptop),Bruno Veron (batterie), Jérome Tranche (metteur en son)

Avec la participation de
Dora Stanczel

Production
Synesthésie
Résidence du Conseil Général du 93

2010-2011

jeudi 27 janvier 2011

Repérages aux îlots



dimanche 23 janvier 2011

Repérages suite




mercredi 19 janvier 2011

Repérages Villa Coignet











mardi 18 janvier 2011

Repérages quartier de la gare








mardi 9 novembre 2010

La mémoire externalisée et les data center


"Tous les matins, quand vous allumez votre PC : vous êtes comme sains Denis. (…) Celle-ci possède toutes les fonctions, les facultés que les philosophes croyaient que vous aviez auparavant dans la tête : mémoire, raison, capacités de calcul." Christian Vanderboght et Eric Ouzounian, NetWar, un lien inactif est un neurone mort, Sens&tonka, Paris 2003.
Saint-Denis et les Data Center